Après avoir déclaré une classe, dans le préambule, vous pouvez modifier les fonctionnalités de LaTeX en ajoutant un ou plusieurs packages (ou « paquets »). Ceux-ci peuvent :
Le « noyau » de LaTeX (son cœur) est assez limité quant à la personnalisation
par l’utilisateur, mais LaTeX est modulaire par nature, et des packages
complémentaires résolvent les problèmes courants. Le premier problème est de
s’adapter aux différentes langues humaines, pour prendre en compte les
spécificités de la coupure des mots en fin de ligne, de la ponctuation, des
citations, de la localisation, etc.). Les différentes langues ont des règles
différentes, et il est important de dire à LaTeX lesquelles utiliser. C’est le
package babel
qui s’occupe de tout ça, avec des options pour chaque langue :
\documentclass{article}
\usepackage[T1]{fontenc}
%\usepackage[french]{babel}
\usepackage[width = 6cm]{geometry} % Pour obtenir des césures en fin de lignes
\begin{document}
Voici beaucoup de texte de remplissage pour démontrer comment le LaTeX s'occupe des
coupures de mots en fin de ligne; pour ça, il nous faut au moins un point de césure.
Voici beaucoup de texte de remplissage pour démontrer comment le LaTeX s'occupe des
coupures de mots en fin de ligne; pour ça, il nous faut au moins un point de césure.
\end{document}
Décommentez la ligne pour charger babel
en mode français et observez les
conséquences. Les règles de césure par défaut sont en anglais américain.
Le package babel
fait bien plus que de la césure, selon la langue concernée ;
nous approfondissons ici, si vous en avez besoin.
Il est utile de pouvoir ajuster certains aspects de l’apparence indépendamment
de la classe du document. Le plus évident est celui des marges des pages. Nous
avons déjà utilisé le package geometry
dans l’exemple ci-dessus, mais testons
maintenant un exemple dédié aux marges (attention, le fichier PDF contiendra
plusieurs pages) :
\documentclass{book}
\usepackage[T1]{fontenc}
\usepackage[margin=1in]{geometry}
\begin{document}
Bonjour tout le monde!
C'est mon premier document LaTeX.
% ================
\chapter{Chapitre un}
Introduction du premier chapitre.
\section{Titre de la première section}
Texte de la première section.
Second paragraphe.
\subsection{Sous-section de la première section}
Texte de la sous-section.
% ================
\section{Seconde section}
Texte de la seconde section.
\end{document}
Observez le rendu avec et sans le package geometry
.
L’un des points forts de LaTeX est que vous avez des milliers de packages à votre disposition, notamment pour la rédaction de textes mathématiques, pour les hyperliens, pour l’utilisation avancée de la couleur, etc. Nous verrons quelques packages courants dans les prochaines leçons.
Parfois, on a besoin d’une commande spécifique à son document, que ce soit une fonctionnalité qui n’existerait pas dans les packages disponibles, ou simplement un raccourci pour saisir une expression qui revient plusieurs fois dans le document.
L’exemple suivant montre l’ajout de la commande \kw
, pour formatter des
mots-clefs (keyword) avec un style spécifique (en l’occurrence du gras
italique):
\documentclass{article}
\usepackage[T1]{fontenc}
\newcommand\kw[1]{\textbf{\itshape #1}}
\begin{document}
Tout sur les \kw{pommes} et les \kw{oranges}.
\end{document}
Dans la définition de la commande, #1
désigne le premier argument passé (dans
cet exemple, pommes
ou oranges
). Il peut y avoir jusqu’à neuf arguments,
mais il est généralement préférable de n’en avoir qu’un seul, voire parfois
aucun.
La définition des commandes ne réduit pas seulement la quantité de code
nécessaire pour produire un document. Elle permet de séparer la mise en forme et
le contenu. Si l’on décide subitement d’utiliser un style différent pour les
mots-clefs, plutôt que de devoir modifier l’ensemble du document, il suffira de
changer la définition. Ici, nous chargeons le paquet xcolor
pour mettre le
texte en couleur, et utilisons le bleu à la place du gras dans le style des
mots-clefs:
\documentclass{article}
\usepackage[T1]{fontenc}
\usepackage{xcolor}
\newcommand\kw[1]{\textcolor{blue}{\itshape #1}}
\begin{document}
Tout sur les \kw{pommes} et les \kw{oranges}.
\end{document}
Attention : définir trop de commandes ou définir des commandes avec de nombreux arguments peut rendre le code-source du document plus difficile à comprendre, car la syntaxe devient moins familière. La possibilité de définir des commandes spécifiques à un document doit être utilisée avec mesure.
Essayez d’écrire un texte dans d’autres langues européennes et voyez comment
babel
peut changer les césures : vous pouvez chercher du texte sur internet,
et deviner les bonnes options.
Essayez de modifier les marges dans l’exemple avec geometry
. Vous pouvez
définir séparément les marges top
(supérieure), bottom
(inférieure), left
(gauche) et right
(droite) en utilisant une liste séparée par des virgules.
Essayez de charger le package lipsum
et ajoutez ensuite la commande \lipsum
à votre document. Vous devinez pourquoi ce package est utile pour concevoir des
exemples ?
Essayez de modifier la définition de \kw
pour obtenir un style différent.